Décryptage de l’autoconsommation solaire
Selon Enedis, 65 % des installations photovoltaïques sont dédiées à l’autoconsommation individuelle, un chiffre en progression constante depuis 2022. La baisse du prix des panneaux solaires, combinée à l’amélioration de leurs performances, explique en partie cet engouement. Découvrez ce qu’est l’autoconsommation photovoltaïque…
Comment fonctionne l’autoconsommation photovoltaïque ?
L’autoconsommation consiste à utiliser chez vous l’électricité produite par vos panneaux solaires. Vous devenez ainsi producteur de votre propre énergie renouvelable, pour couvrir une partie de vos besoins énergétiques.
Vous pouvez alors alimenter vos différents appareils électriques en consommant l’électricité que vous produisez. Le surplus, s’il y en a, peut être stocké ou réinjecté sur le réseau.
Autoproduction et autoconsommation : quelle différence ?
L’autoproduction est liée à l’autoconsommation. Vous autoproduisez lorsque l’électricité de vos panneaux solaires est utilisée dans votre logement, c’est-à-dire lorsqu’il y a autoconsommation. Vous avez peut-être déjà entendu parler du taux d’autoproduction et du taux d’autoconsommation. Voici à quoi ces notions correspondent :
Il s’agit de votre niveau d’autonomie par rapport au réseau. Par exemple, avec un taux d’autoproduction de 70 %, vous produisez 70 % de l’électricité totale consommée par votre foyer.
C’est la part d’électricité produite par vos panneaux solaires, que vous consommez pour vos besoins.
Pour rentabiliser votre installation, vos taux d’autoproduction et d’autoconsommation doivent être les plus élevés possibles. Notez que plus une installation est puissante, plus le taux d’autoconsommation est faible. C’est l’inverse pour le taux d’autoproduction, qui est plus élevé avec une installation plus puissante. Le défi est donc de trouver un juste milieu pour dimensionner au mieux vos panneaux solaires.
Quel est le taux moyen d’autoconsommation photovoltaïque ?
Il est très difficile, pour ne pas dire impossible, d’atteindre un taux d’autoconsommation de 100 %. Les pics de production se situent au milieu de la journée, et les pics de consommation plutôt le matin et en fin de journée.
Vous pouvez toutefois optimiser votre autoconsommation en déplaçant certaines de vos dépenses énergétiques sur les heures de production de vos capteurs solaires. D’après l’ADEME (Agence de la transition écologique), si votre installation est correctement dimensionnée, ce taux peut atteindre 40 à 60 %.
Les différents modes d’autoconsommation
Pour votre projet solaire, vous pouvez choisir entre plusieurs modes d’autoconsommation. Découvrez lequel correspond le mieux à ce que vous recherchez !
L’autoconsommation électrique totale sans revente
Avec l’autoconsommation totale, vous consommez votre production d’électricité sans qu’aucun surplus ne soit envoyé sur le réseau. La plupart des installations de ce type sont de petite puissance, et se trouvent dans des sites isolés. Le raccordement au réseau est alors impossible ou coûte très cher.
L’autoconsommation totale ne signifie pas que votre installation photovoltaïque couvre l’intégralité de vos besoins en électricité. L’autonomie électrique complète est très difficile à atteindre. Lorsque la zone géographique le permet, vous avez donc toujours recours au réseau de distribution. Pour les sites isolés, une solution de stockage de l’électricité (comme une batterie solaire) peut être intéressante.
L’autoconsommation avec injection du surplus
L’autoconsommation avec vente du surplus vous permet d’utiliser une partie de votre électricité et d’envoyer les kWh que vous ne consommez pas sur le réseau. En plus des avantages du photovoltaïque que vous connaissez déjà, la vente du surplus vous permet d’obtenir un complément de revenus. Vous devez alors souscrire un contrat avec un acheteur obligé. Le plus souvent, il s’agit d’EDF Obligation d’Achat (EDF OA).
Une autre possibilité est la vente totale de la production des panneaux solaires. Dans ce cas, l’intégralité des kWh produits est injectée sur le réseau : vous ne consommez donc pas votre propre électricité. Il faut toutefois savoir que les tarifs de rachat ne concernent plus les installations de puissance inférieure ou égale à 9 kWc.
Adrien, référent technique rénovation
L’autoconsommation collective
Vous pouvez aussi choisir entre l’autoconsommation individuelle ou collective. Jusque-là, nous avons surtout évoqué la première option. Avec la solution collective, la production et la consommation d’électricité solaire se font à plusieurs, à l’échelle d’une copropriété ou d’un lotissement, par exemple.
L’avantage ici est le partage des frais liés à l’installation des panneaux solaires et à leur maintenance. La production étant répartie entre plusieurs consommateurs finaux, le taux d’autoconsommation peut atteindre un niveau très élevé, proche de 100 % dans certains cas.
Les démarches administratives sont toutefois assez lourdes pour ce type de projet (création d’une personne morale, autorisation de travaux, etc.). Les prises de décisions sont aussi plus difficiles puisque vous pouvez ne pas être propriétaire des panneaux. Pour toutes ces raisons, l’autoconsommation collective est moins répandue et séduit surtout les collectivités.
Adrien, référent technique rénovation
Quelle installation de panneaux solaires choisir ?
Les critères d’installation pour vos panneaux solaires dépendent en partie du mode d’autoconsommation choisi. Pour revendre votre surplus d’électricité, vous devez respecter certaines contraintes. Explications…
Des panneaux solaires sur la toiture ou au sol ?Les panneaux solaires peuvent être posés sur le toit de votre logement (à plat ou en pente), sur sa façade, ou même au sol dans votre jardin. Les modules photovoltaïques posés au sol ne vous permettront toutefois pas de bénéficier de la prime à l’autoconsommation . Un point à prendre en compte si vous souhaitez revendre votre surplus de production. Quel que soit le type d’installation solaire, la présence d’un onduleur ou d’un micro-onduleur est indispensable. Sans cet élément, le courant continu produit par les panneaux solaires ne peut pas être envoyé sur le circuit électrique du logement ou sur le réseau de distribution. Il faut d’abord qu’il soit transformé en courant alternatif par cet onduleur. |
|
Quid des kits panneaux solaires Plug and Play ?Vous avez déjà entendu parler des kits solaires Plug and Play ? Ils s’installent par un simple branchement sur une prise ou sur votre tableau électrique. Une tâche plutôt accessible même si vous n’êtes pas très bricoleur. Pour des raisons de sécurité, il vaut toutefois mieux éviter de mettre le kit vous-même sur une toiture. Une erreur d’installation pourrait aussi poser des problèmes d’étanchéité. Avec un kit solaire que vous installez vous-même, il faut aussi savoir que revendre votre surplus de production est impossible. Ces systèmes photovoltaïques sont donc à réserver à l’autoconsommation totale. |
Les démarches à engager pour autoconsommer
Votre projet d’autoconsommation nécessite aussi de réaliser quelques démarches administratives. Elles ne sont toutefois pas les mêmes pour les installations en autoconsommation totale et celles avec revente du surplus.
Un branchement au réseau Enedis
Pour la vente du surplus de production, le raccordement de votre système photovoltaïque au réseau public est indispensable. Vous devez donc faire une demande de raccordement à Enedis.
C’est très simple, il vous suffit de créer votre dossier via un portail dédié sur le site Internet d’Enedis et de joindre les documents demandés (autorisation d’urbanisme, plan de masse, etc.). Dans un délai de 2 semaines, le gestionnaire de réseau valide la complétude de votre dossier et vous fait une proposition de raccordement.
Une demande de mise en service
Lorsque votre installation est raccordée, veillez à bien demander sa mise en service. Cette démarche se fait aussi auprès d‘Enedis en joignant votre attestation de conformité délivrée par le Consuel (Comité national pour la sécurité des usagers de l’électricité). Ce document est obligatoire si vous raccordez votre système photovoltaïque au réseau. Il atteste que votre installation électrique répond bien aux normes en vigueur. L’attestation Consuel doit vous être remise par l’installateur en charge de la pose des panneaux solaires.
Un contrat EDF OA pour panneaux solaires
Une fois la demande de raccordement validée par Enedis, vous pouvez signer un contrat avec EDF OA (ou un autre acheteur obligé). Il est établi pour une durée de 20 ans, sur laquelle l’opérateur s’engage à racheter l’électricité que produit votre installation. Le tarif de rachat est défini au moment de la signature selon l’arrêté tarifaire en vigueur.
La déclaration des revenus tirés de la vente d’électricité
L’autoconsommation avec vente du surplus nécessite de déclarer vos revenus générés par la vente d’électricité. Si la puissance de votre installation ne dépasse pas 3 kWc, vous êtes exonéré d’impôts. Au-delà, ces revenus sont soumis à l’impôt sur le revenu.
Le prix moyen d’une installation photovoltaïque
Plusieurs dispositifs financiers existent pour accompagner votre projet et réduire l’investissement initial nécessaire à l’installation de vos panneaux solaires.
Combien coûte l’achat de panneaux solaires ?
Les panneaux photovoltaïques représentent un investissement rentable, grâce à leur bonne durée de vie (environ 25 ans), à la baisse de leur prix et aux aides financières disponibles. Vous pouvez attendre un retour sur investissement au bout de 7 à 15 ans, selon l’ensoleillement dans votre région et les particularités de votre installation.
Les aides financières pour panneaux solaires
Différentes aides permettent de réduire le coût d’installation de vos panneaux photovoltaïques, à condition de faire appel à un professionnel RGE pour leur mise en place sur le toit de votre maison ou tout autre support intégré au bâtiment (comme le toit de votre garage ou de votre abri de jardin). Si l’installation sert de pergolas, de bardage, de mur-rideau, de brise-soleil, d’ombrière, d’allège ou de garde-corps, vous êtes aussi éligible.
Voici les aides disponibles :
- la prime à l’autoconsommation : accordée pour les installations en autoconsommation avec vente du surplus ;
- le tarif de rachat (EDF OA) : vous vendez votre surplus à un tarif fixé par arrêté, garanti pendant 20 ans ;
- l’exonération d’impôt sur le revenu : accessible si la puissance de l’installation est inférieure ou égale à 3 kWc ;
- la TVA à taux réduit : vous bénéficiez d’un taux de 10 % pour une installation de puissance inférieure à 3 kWc ;
- l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) : ce prêt sans intérêt peut couvrir une partie du coût de vos panneaux ;
- les aides locales : certaines collectivités soutiennent la transition énergétique avec des subventions qui complètent les aides nationales.
Vous pouvez surdimensionner votre installation photovoltaïque pour produire plus que vos besoins. Avec la vente du surplus, cela vous permet de générer un complément de revenu plus important. Mais attention : le coût d’investissement sera plus élevé, les démarches administratives seront plus complexes, et vous perdrez le bénéfice de l’exonération d’impôt.
Steffi, référente conformité réglementaire
Les atouts de l’autoconsommation photovoltaïque
Des économies sur vos factures d’énergie
Plus vos besoins électriques sont couverts par vos panneaux solaires photovoltaïques, moins vous avez recours au réseau de distribution. Les consommations facturées par votre fournisseur d’énergie sont donc moins importantes et vous profitez d’une électricité gratuite.
Une plus grande autonomie énergétique
Limiter votre dépendance au réseau public permet de vous protéger des fluctuations des prix de l’électricité. En plus de cet intérêt économique, c’est aussi un véritable avantage en cas de coupure de courant.
Une meilleure valeur verte de votre logement
Les panneaux solaires peuvent améliorer les performances énergétiques et environnementales de votre bien immobilier. Ces travaux permettent d’obtenir un meilleur DPE (Diagnostic de Performance Énergétique), ce qui entraîne une plus-value immobilière.
Une réduction de votre empreinte carbone
En utilisant la lumière du soleil pour produire de l’électricité, le photovoltaïque accompagne aussi la lutte contre le dérèglement climatique. Une bonne solution pour réduire votre empreinte carbone et participer à la transition énergétique !
L’autoconsommation photovoltaïque en bref |
---|
|
Nos équipes répondent à vos questions
Est-il légal de produire son électricité soi-même sans raccordement EDF ? |
Il est tout à fait légal de produire son électricité sans être raccordé au réseau de distribution.
Pensez tout de même à faire une déclaration de Convention d’autoconsommation sans injection auprès d’Enedis, le gestionnaire de réseau. Vous êtes concerné, même pour l’installation d’un kit solaire et quelle que soit sa puissance. C’est une simple déclaration, vous n’avez donc pas à attendre de retour d’Enedis. |
Quelle puissance privilégier pour être autonome en électricité ? |
Comme vous l’aurez compris, il est très difficile d’arriver à l’autonomie complète en électricité. Pour vous en rapprocher au maximum, confiez le dimensionnement de vos panneaux solaires à un installateur qualifié. Les critères à prendre en compte sont nombreux et cette tâche nécessite des compétences particulières. |
Comment suivre sa production photovoltaïque avec EDF ? |
Pour suivre votre production photovoltaïque avec EDF, vous devez vous connecter à votre espace producteur sur le site EDF Obligation d’Achat. Cet espace sécurisé vous permet de consulter vos données de production, vos relevés, et de gérer vos contrats liés à la vente d’électricité que vous produisez. |