Logement des Français : la performance énergétique continue sa progression en 2024
Comme chaque année depuis 7 ans, le service des statistiques du ministère de l’Écologie publie les chiffres relatifs à la performance énergétique des logements en France1.
Bonne nouvelle, les résultats sont encore une fois au rendez-vous en 2024 : les plus mauvaises classes énergétiques du DPE, en l’occurrence les F et G dites « passoires thermiques », continuent leur recul. Une dynamique portée par les interdictions de location issues de la Loi Climat de 2021 mais également la volonté des ménages d’augmenter leur confort et de préserver leur pouvoir d’achat en réalisant des travaux de rénovation énergétique.
Photographie du parc de logements en France
Au 1er janvier 2024, le parc s’établit à 37 millions de logements en France, comprenant les résidences principales, les résidences secondaires ainsi que les logements vacants.
La très grande majorité du parc est constituée des résidences principales représentant 30,6 millions de logements, soit 1,6 million de résidences principales supplémentaires depuis 7 ans. Les analyses des classes énergétiques portent sur le parc de résidences principales.
Les logements par classes énergétiques
Selon l’analyse des diagnostics de performance énergétique (DPE) remontés annuellement à l’Ademe, la majorité des logements ont une consommation énergétique inférieure à 250 kWh/m²/an. La classe énergétique la plus représentée reste la classe D, regroupant les logements dont la consommation est comprise entre 181 et 250 kWh/m²/an. Une situation stable depuis le lancement de ces statistiques en 2018 où la classe D représentait 34 % des 29 millions de résidences principales.
L’amélioration de la performance se stabilise en classe C
La comparaison des chiffres 2018 et 2024 montre de manière sensible l’impact des rénovations énergétiques sur la répartition des classes énergétiques. Un gain de logements en classe C est constaté, correspondant clairement à des logements rénovés, les constructions neuves s’établissant dans les classes A et B.
Viser les plus hautes classes énergétiques en rénovation représente en effet souvent un investissement financier très important pour un gain et un temps de retour sur investissement difficile à absorber pour les ménages. La politique de soutien financier à la rénovation d’ampleur mise en place au 1er janvier 2024 pourrait toutefois changer la donne et permettre à un nombre plus significatif de logements d’atteindre la classe B.
Une nécessité au regard de la Stratégie Nationale Bas Carbone qui vise, en 2050, le « zéro émission » du secteur du bâtiment passant pas un parc de bâtiments rénovés aux normes BBC, » à savoir DPE A, B voire C dans certains cas.
Évolution du nombre de passoires énergétiques
Le nombre de « passoires énergétiques » (étiquettes F et G du DPE) est estimé à environ 4,2 millions de logements, soit 13,9 % du parc. Par rapport à 2023, le nombre de passoires énergétiques est estimé en baisse d’environ 500 000 logements, dont 191 000 pour le seul parc locatif privé soumis aux interdictions de location progressives.
En intégrant la réforme du DPE sur les logements de petites surfaces au 1er juillet 2024, 120 000 logements supplémentaires peuvent être comptabilisés. Après la réforme, le nombre de passoires énergétiques de ce parc serait ainsi de 4,1 millions soit 13,5 % du parc de résidences principales. Pour rappel, il était de 17 % en 2018 : une amélioration sensible du parc est donc à noter, modulo les changements de méthode de calcul du DPE pouvant influer de quelques points sur le résultat.
En conclusion
La dynamique mise en place depuis plusieurs années autour de la rénovation énergétique porte ses fruits, que ce soit dans une démarche volontaire des propriétaires qui peuvent bénéficier d’importantes aides financières au travers des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) et de MaPrimeRénov’ (MPR) ou encore contrainte du fait des interdictions de location. Demeurent les questions du rythme de rénovation et de la classe DPE cible pour être au rendez-vous de 2050…