Qu’est-ce qu’une note de dimensionnement de chaudière biomasse ?

La note de dimensionnement est-elle obligatoire pour une chaudière biomasse ?

Depuis le 1er avril 2022, l’accès aux aides sous forme de certificats d’économie d’énergie (CEE), telles que la Prime Énergie Sonergia, est soumis à la présentation d’une note de dimensionnement. Cette exigence, qui relève de la responsabilité de votre installateur, s’applique à tous vos travaux d’installation de chauffage biomasse ou de pompe à chaleur.

Au-delà de son caractère obligatoire, ce document représente avant tout un gage de sécurité pour vos travaux. Il certifie que votre artisan a effectué une étude préalable pour dimensionner la puissance de votre chaudière, en fonction de vos besoins et de votre logement. Cette condition est en effet essentielle pour optimiser son rendement énergétique et assurer votre confort thermique.

Que comporte la note de dimensionnement d’une chaudière biomasse ?

Pour que votre demande de prime énergie soit recevable, la note de dimensionnement de votre chaudière biomasse doit inclure toutes les mentions obligatoires. En outre, elle doit respecter les critères de la fiche d’opération standardisée BAR-TH-113 qui fixe des conditions de performance énergétique et d’émissions de CO².

Les mentions obligatoires de la note de dimensionnement

Pour être conforme aux arrêtés du 28 septembre 2021 et du 20 juillet 2022, votre note de dimensionnement doit préciser les informations suivantes :

• référence de l’étude, avec la mention « Note de dimensionnement » en tête du document ;
• vos coordonnées complètes, comprenant votre nom, prénom et adresse complète ;
• les coordonnées du professionnel, indiquant sa raison sociale (avec numéro SIRET, RCS, etc.) et son adresse complète ;
• température extérieure de base, définie par vos données météorologiques locales ;
• volume à chauffer, calculé à partir de la surface et de la hauteur sous plafond de vos pièces ;
• déperditions thermiques, dépendent de l’isolation, de la compacité, et de l’ancienneté de votre logement ;
• température intérieure souhaitée, en France, la référence pour les calculs est 19 °C, mais si vous préférez 22 °C, par exemple, votre artisan doit en tenir compte dans son calcul de dimensionnement de chauffage ;
• puissance de la chaudière biomasse, correspondant à vos besoins en chauffage et en eau chaude sanitaire ;
• description technique de l’équipement, précisant la marque, le modèle, le type de chaudière biomasse (bois ou granulés), le rendement énergétique et les certifications ;
• dispositifs de sécurité, tels que le vase d’expansion qui absorbe les variations de volume de l’eau provoquées par sa dilatation, les soupapes de sécurité qui préviennent les surpressions, et les systèmes de protection contre les retours d’eau froide dans le corps de chauffe.

Les critères d’éligibilité à la prime énergie

Vous êtes éligible aux aides CEE, y compris la Prime Énergie Sonergia, si vous respectez les critères suivant :

• votre logement est une maison individuelle construite il y a plus de 2 ans ;
• vos travaux concernent une chaudière biomasse à granulés, bois-bûches, bûches comprimées, copeaux ou sciures de bois. Si vous optez pour un modèle à chargement automatique, vous devez l’équiper d’un silo de stockage d’au moins 225 litres (environ 150 kg de granulés). Pour une chaudière à alimentation manuelle, un ballon tampon (réservoir d’eau de chauffage) est nécessaire ;
• votre équipement doit comporter une puissance inférieure à 20 kW avec un rendement énergétique saisonnier supérieur à 77 %, ou supérieur à 79 % pour une puissance plus élevée ;
• vous intégrez un système de régulation optimisé, avec un thermostat d’ambiance, une programmation, voire une sonde extérieure pour anticiper les changements de températures extérieures ;
• vous choisissez un appareil de chauffage peu polluant, labellisé Flamme verte (7 étoiles) ;
• vous confiez l’installation de votre chaudière biomasse à un professionnel RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).

Comment bien dimensionner sa chaudière biomasse ?

Réaliser un bon dimensionnement, c’est trouver le juste équilibre pour optimiser le fonctionnement et la performance de votre chaudière biomasse. Si la puissance est insuffisante, votre logement manquera de chaleur en hiver, et pourra nécessiter l’usage d’un chauffage d’appoint. À l’inverse, une chaudière surdimensionnée consommera davantage d’énergie et s’usera plus vite.

Méthode de calcul des déperditions de chaleur

Votre installation de chauffage doit être capable de fournir une quantité d’énergie suffisante pour compenser l’ensemble des pertes de chaleur de votre logement. Pour déterminer la puissance optimale de votre chaudière biomasse, l’artisan réalise donc un calcul des déperditions thermiques qui prend en compte tous les paramètres liés à votre habitation et à vos usages.

• Caractéristiques du bâtiment : compacité, orientation, zone climatique, date et matériaux de construction, apports solaires passifs et internes (chaleur dégagée par l’éclairage, les appareils ménagers et les habitants), mitoyenneté, etc.
• Isolation thermique : murs, planchers, plafonds, fenêtres et ponts thermiques.
• Équipements actuels : émetteurs de chaleur et régime d’eau (radiateurs haute température, basse température, plancher chauffant), présence d’un chauffage d’appoint ou d’un chauffe-eau, système de ventilation (VMC simple ou double flux), etc.
• Besoins en chauffage : surfaces et volumes à chauffer, température de confort souhaitée.
• Besoins en eau chaude : quantité d’eau chaude nécessaire, en fonction du nombre d’occupants et de points de distribution (salles de bains, cuisine, etc.).

La précision de cette analyse dépend de la méthode utilisée, qu’il s’agisse d’une note de dimensionnement simplifiée ou d’un audit énergétique approfondi.

Adrien, référent technique rénovation

Exemple de calcul simplifié pour la note de dimensionnement

Estimez les pertes de chaleur de votre logement à partir de la formule suivante :

Déperditions thermiques (en watts) = G x V x ΔT

Avec :

• G est le coefficient de déperdition globale (en W/m3.K). Il varie en fonction de l’année de construction et du niveau d’isolation de votre logement. Par exemple : 0,2 pour une maison neuve (RE 2020), 0,8 pour une maison de 2005, 1,1 pour une maison des années 1980/1990, de 1,6 à 1,8 pour une maison des années 1950/1960, et jusqu’à 2,2 pour une maison très mal isolée ;
• V est le volume à chauffer (en m3), obtenu en multipliant la surface habitable par la hauteur sous plafond ;
• ΔT (Delta T) est la différence entre la température intérieure (valeur de référence : 19 °C) et extérieure (température de base de la station météorologique la plus proche).

Étude de cas :

Prenons une maison moyennement isolée (G = 0,8 W/m³.K), de 150 m² avec une hauteur sous plafond de 2,5 m, située dans une zone climatique froide (-7 °C).

Déperditions thermiques = 0,8 x (150 x 2,5) x (19 – (-7)) = 7 800 W.

Ainsi, la puissance de votre chauffage, hors eau chaude sanitaire et ballon tampon, devrait être d’au moins 8 kW.

Cette méthode simplifiée fournit une estimation rapide et approximative de la puissance. Elle ne se substitue pas à un audit énergétique ou à une étude thermique détaillée.

Adrien, référent technique rénovation

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Les informations fournies dans cet article sont données à titre indicatif et n'ont pas de valeur réglementaire ou contractuelle.

Rédigé par : Nicolas

Ancien thermicien, Nicolas a accompagné plus de 500 projets de rénovation énergétique. Passionné, il souhaite vous partager son expertise pour vous aider à optimiser vos économies d'énergie et votre confort.