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Gestion technique des bâtiments : c’est quoi ?

GTB, BMS, GTC… l’univers du bâtiment regorge d’acronymes ! Faisons le point sur leur signification et leurs spécificités.

GTB ou BMS en anglais : quelle est leur définition ?

La gestion technique des bâtiments (GTB), ou building management system (BMS) en anglais, est un système centralisé. Elle permet la supervision, le contrôle, l’automatisation et le suivi des équipements techniques.

Elle intègre divers dispositifs matériels (capteurs, automates, actionneurs) et logiciels pour assurer la gestion à distance des fonctions essentielles d’un bâtiment, comme :

  • le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire ;
  • la climatisation ;
  • la ventilation ;
  • la production d’électricité et d’énergie renouvelable ;
  • l’éclairage ;
  • la sécurité (contrôle d’accès, vidéosurveillance, alarme).

Quels sont les 3 niveaux de GTB ?

Fonctions principales Applications concrètes
Niveau 1 : surveillance / contrôle basique Garantir le bon fonctionnement et la sécurité des installations techniques (CVC, éclairage, alarmes) Lectures de capteurs et états d’alarme
Commandes locales (thermostats, interrupteurs)
Journalisation des défauts
Aide à la maintenance préventive
Niveau 2 : supervision centralisée / optimisation Automatiser la régulation pour améliorer le confort et réduire les coûts Mise en réseau des automates
Scénarios horaires et régulations PID
Alarmes intelligentes
Tableaux de bord en temps réel
Niveau 3 : hypervision / gestion énergétique avancée Exploiter les données (big data, IA) pour optimiser l’énergie et le cycle de vie des équipements Suivi des consommations multifluides
Analyses prédictives
Pilotage selon la météo, les tarifs ou le réseau électrique
Reporting réglementaire (décret BACS / Tertiaire) et objectifs bas carbone

Quelles différences entre la GTB et la GTC ?

La GTC (Gestion technique centralisée) contrôle un seul lot technique, le plus souvent le CVC (système de chauffage, ventilation, climatisation) ou l’électricité. La GTB, quant à elle, coordonne, analyse et gère l’ensemble des interfaces à l’échelle du bâtiment.


Quel est le rôle d’une gestion technique des bâtiments ?

La GTB rend votre bâtiment tertiaire plus intelligent, autonome et économe en énergie. Elle répond aux enjeux actuels de performance énergétique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre, tout en assurant la conformité aux décrets Tertiaire et BACS.

Réduction des coûts d’exploitation et économies d’énergie

Selon l’ADEME (Agence de la transition écologique), la mise en place d’une GTB permet de réaliser jusqu’à 30 % d’économies d’énergie par rapport à une gestion manuelle. En pratique, les gains varient de 10 à 20 %, selon les configurations.

Principaux leviers pour alléger vos coûts d’exploitation

  • Optimisation des systèmes CVC : programmation et ajustement automatique de la température en fonction de l’occupation.
  • Suivi des consommations en temps réel : comptage par usage et zone, surveillance continue grâce aux données collectées par les capteurs IoT (Internet des objets).
  • Maintenance préventive et proactive : détection précoce des signes d’usure et défaillance (surchauffe, ventilation anormale, etc.), signalement en cas de dépassement des valeurs de référence, interventions ciblées pour réduire les temps d’arrêt et les pannes coûteuses.
  • Prolongation de la durée de vie des équipements : planification des entretiens, historique des anomalies.

Amélioration du confort des occupants et de la sécurité

En modulant les ambiances du bâtiment (température, qualité de l’air, éclairage), la GTB assure le confort des occupants. En outre, elle garantit leur sécurité en gérant l’ensemble des équipements de sûreté depuis une interface unique.

Principaux avantages de la GTB

  • Confort thermique optimisé : maintien d’une température et d’un taux d’hygrométrie adéquats en toute saison, adaptés à l’usage des espaces (bureaux, salles de réunion, open-spaces).
  • Maximisation de l’éclairement naturel : contrôle intelligent de l’éclairage artificiel, des stores et brise-soleil grâce aux capteurs de luminosité.
  • Qualité de l’air préservée : régulation des débits de ventilation selon l’occupation et les besoins réels.
  • Sécurité des personnes et des biens : intégration de systèmes d’alarme, de vidéosurveillance et de contrôle d’accès, détection des départs d’incendie avec activation des dispositifs de protection (sirènes, désenfumage, ouverture des issues de secours).

Décret Tertiaire ou BACS : la GTB est-elle obligatoire ?

La gestion technique des bâtiments (GTB) est facultative, mais elle peut devenir nécessaire, voire obligatoire, pour satisfaire aux exigences des décrets Tertiaire et BACS (Building automation and control systems).

Qui est concerné ?

Bâtiments tertiaires concernés
Décret Tertiaire ≥ 1 000 m² (bureaux, commerces, établissements publics, etc.)
Décret BACS Avec systèmes CVC :
> 290 kW ;
> 70 kW pour une construction, et en rénovation à partir de 2027

Quelles sont les obligations ?

Obligations Exceptions
Décret Tertiaire Réduction de la consommation énergétique :
-40 % d’ici 2030 ;
– 50 % d’ici 2040 ;
– 60 % d’ici 2050.
Aucune
Décret BACS Installation d’une GTB obligatoire pour les bâtiments concernés : suivi horaire et contrôle des consommations ; régulation individuelle par pièce respectant la norme NF EN ISO 52120-1 (classe B). Si retour sur investissement > 10 ans, après déduction des aides (primes CEE)

Le fonctionnement d’un système GTB

La Gestion Technique du Bâtiment (GTB) repose sur l’intégration de capteurs, de contrôleurs et d’actionneurs interconnectés. Ce système centralisé collecte, traite et exploite les données techniques pour automatiser le pilotage de vos équipements, assurant ainsi une gestion à distance et une performance énergétique optimale, conforme aux réglementations en vigueur.

Collecte et gestion des données techniques

La GTB recueille en continu des données provenant de son réseau de capteurs, répartis dans les différentes zones stratégiques du bâtiment. Selon votre projet et le type de bâtiment, plusieurs dispositifs peuvent être installés :

  • sonde de température intérieure/extérieure pour réguler le chauffage et la climatisation ;
  • sonde d’humidité pour ajuster la ventilation selon le taux d’hygrométrie ;
  • sonde de CO2 et de particules fines pour assurer la qualité de l’air intérieur ;
  • capteurs de luminosité et de mouvement pour piloter l’éclairage ;
  • capteurs de pression et de débit pour surveiller la circulation d’air ou d’eau des systèmes CVC ;
  • capteur de consommation électrique pour détecter les surconsommations.

Les données collectées sont transmises au système informatique et analysées en temps réel.

Automatisme et contrôle des équipements

Les composants d’automatisation contrôlent et coordonnent vos installations techniques :

  • les automates programmables exécutent les commandes des appareils CVC selon des scénarios prédéfinis ;
  • les actionneurs intelligents traduisent les ordres des automates en actions concrètes (ouverture des vannes, réglage des stores, variation d’intensité lumineuse, etc.) ;
  • les interfaces homme-machine facilitent le suivi, la modification des consignes et la supervision des installations, depuis des logiciels et interfaces graphiques (écrans tactiles ou plateformes web) ;
  • les solutions d’hypervision fournissent une vision globale des données issues de plusieurs bâtiments, facilitant l’analyse comparative des performances énergétiques et une gestion multisite efficace à distance.

L’installation d’un système GTB : quand et comment procéder ?

Avant d’installer un système GTB, réaliser un audit énergétique est essentiel pour cerner les besoins de votre bâtiment. Cette étape permet de choisir des équipements adaptés pour garantir des travaux efficaces et un amortissement rapide.

L’audit énergétique préalable

Un audit énergétique dresse le bilan de référence : il met en lumière les postes les plus gourmands et quantifie les gains potentiels.

Ses principales finalités :

  • examiner l’enveloppe du bâtiment et l’utilisation des espaces (organisation,  orientation, exploitation) ;
  • expertiser les installations techniques (chauffage, ventilation, climatisation, ECS, comptage) ;
  • cartographier les sources d’énergie (électricité, gaz, réseaux, renouvelable) ;
  • qualifier la GTB en place et simuler les gains attendus après modernisation ;
  • orienter le choix des équipements et logiciels GTB en fonction de vos besoins spécifiques et de vos objectifs de performance énergétique ;
  • estimer les économies réalisables et le temps de retour sur investissement ;
  • établir une synthèse, incluant les coûts et les incitations financières (prime CEE).

L’installation par des professionnels qualifiés

L’installation de votre système GTB doit être confiée à des professionnels qualifiés, tels que des intégrateurs spécialisés en régulation et en automatisation.

Les étapes

  1. Préparation du chantier. Planification des travaux, coordination des corps de métier et vérification des éléments techniques.
  2. Pose des équipements. Installation des capteurs, automates et interfaces dans les locaux, avec raccordement aux réseaux pour assurer la connectivité et l’interopérabilité (BACnet, Modbus, KNX).
  3. Programmation et paramétrage. Configuration des systèmes de chauffage, d’eau chaude et climatisation, en tenant compte des usages tertiaires et des besoins de l’exploitant du bâtiment.
  4. Mise en service et tests. Vérification du fonctionnement et ajustements si nécessaire.


La maintenance par le responsable technique

Bien que de nombreuses tâches soient automatisées, le système de gestion technique du bâtiment GTB nécessite une maintenance régulière et des optimisations continues. Ces opérations sont confiées à un responsable technique interne à l’entreprise ou à un technicien d’exploitation externe.

Maintenance prédictive et suivi des performances

La maintenance prédictive anticipe les pannes, avant qu’elles ne surviennent ! Cette approche proactive réduit vos coûts de maintenance, améliore l’efficacité énergétique et prolonge la durée de vie de vos installations. Elle permet aussi de préserver la continuité du service et le confort des occupants.

Vérifications périodiques et inspections obligatoires

Au-delà de la maintenance prédictive, une GTB doit rester sous surveillance permanente.

  • Vérifications périodiques : relevés réguliers de l’état des capteurs, des réglages et des performances, intégrés au plan de maintenance de l’exploitant du bâtiment ou du prestataire.
  • Inspections obligatoires : examen formel de conformité au décret BACS et à la norme NF EN ISO 52120-1, mené par un inspecteur qualifié, dans les 2 ans suivant l’installation, puis au maximum tous les 5 ans.
  • Plan de maintenance écrit : précise la fréquence des vérifications, les points critiques à examiner et les interventions préventives ou correctives à programmer.
  • Traçabilité : chaque inspection donne lieu, sous un mois, à un rapport d’exception remis au propriétaire, à conserver 10 ans et incluant diagnostics, non-conformités et recommandations d’optimisation.

Le coût d’une gestion technique des bâtiment

L’installation d’un système GTB représente un investissement important, dont le montant varie en fonction de votre activité, de la complexité des équipements et de la surface du bâtiment. Toutefois, les économies d’énergie réalisées permettent souvent un amortissement rapide.

Le coût de l’investissement : matériel et logiciels

En moyenne, comptez entre 25 et 30 € par m² pour l’installation d’un système GTB complet et performant (classe A). Pour les petits bâtiments (< 5 000 m²), des solutions “GTB light” sans fil sont disponibles à des coûts réduits, autour de 20 €/m².

Par exemple, pour un bâtiment tertiaire de 2 400 m², le budget estimé varie de 48 000 à 72 000 €.

Les coûts d’exploitation et de maintenance

Les dépenses de fonctionnement d’une GTB représentent environ 5 à 10 % de l’investissement initial par an. En reprenant l’exemple précédent, le coût annuel se situe entre 3 000 et 7 200 €.

Les aides financières et subventions

Pour encourager l’installation ou l’amélioration d’un système GTB par un professionnel, des aides sont disponibles.

  • Prime énergie CEE : pouvant couvrir de 20 à 40 % du coût global (GTB de classe A ou B).
  • Subventions locales : certaines régions ou collectivités apportent un financement complémentaire pour les projets d’efficacité énergétique.

Pour bénéficier de la prime CEE, votre GTB doit respecter la fiche BAT-TH-116 : suivi des consommations, régulation automatique, performance énergétique et bâtiment de plus de 2 ans.

Steffi, référente conformité réglementaire

Les informations fournies dans cet article sont données à titre indicatif et n’ont pas de valeur réglementaire ou contractuelle.

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