Dans un rapport publié jeudi 14 janvier 21, l’ONPE dresse le bilan de la situation de précarité énergétique en France en s’appuyant sur deux indicateurs : un indicateur économique basé sur le taux d’effort énergétique désignant la part des dépenses énergétiques dans le revenu du ménage, lorsque ce taux atteint 8%, le ménage est considéré comme précaire ; un autre indicateur basé sur le ressenti du froid. En 2019, le phénomène a touché plus de 11, 9% des français, soit 3,5 millions de ménages.

Les ménages modestes sont les plus impactés

Selon l’ONPE, la précarité énergétique affecte 30% des français les plus pauvres.

Le nombre de ménages rencontrant des difficultés dans le paiement de leur facture d’énergie a augmenté, passant de 10 % en 2013 à 18 % en 2020. L’ONPE signale également, une hausse des interventions pour coupures en s’appuyant sur le baromètre Info-énergie 2020 du Médiateur national de l’énergie publié le 6 octobre 2020. En 2019, 671 546 ménages ont subi des coupures pour cause d’impayés, soit 17 % de plus par rapport à 2018.

Les travaux de rénovation énergétique des logements, malgré leur accélération, ne suffiront pas à éradiquer le problème. En effet, l’ONPE s’inquiète de la hausse du prix de l’énergie et de la stagnation du pouvoir d’achat, annonçant des années difficiles pour ces ménages déjà fortement impactés par le phénomène. De plus, les experts de l’ONPE ont relevé une inquiétante augmentation du nombre de ménages ayant souffert du froid l’hiver dernier, notamment chez les 18-34 ans.  

Une aggravation du phénomène redoutée à cause de la crise sanitaire actuelle

En raison des mesures de confinement, les ménages précaires ont vu pour certains, leur revenu diminuer, et ont été contraints de rester quotidiennement dans des logements inconfortables, tandis qu’en parallèle les travaux de rénovation ont été freinés.  De plus, la suspension des factures durant une trêve hivernale prolongée, pourrait selon l’ONPE, entrainer une « explosion des impayés et demandes d’aides aux services sociaux ».

D’après Arnaud Leroy, président de l’ONPE et de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) il est nécessaire de « trouver des modes d’intervention plus adaptés à ces situations afin d’amortir cette crise économique et sanitaire qui fragilise d’abord les populations les plus précaires et risque de les faire basculer dans des situations de grande pauvreté ».